L’église à Rome

Depuis longtemps présents à Rome les Lorrains fondent en 1508 leur propre confrérie consacrée à saint Nicolas et à sainte Catherine et obtiennent une chapelle à Saint-Louis des Français.

En 1612, on estime à 6 000 le nombre de Lorrains à Rome, sur les 100 000 habitants de la ville. Parmi ces Lorrains, on compte de nombreux étudiants, commerçants et artistes. C’est d’ailleurs l’un de ces derniers, Nicolas Cordier, sculpteur, qui en léguant 500 écus à la confrérie a permis la transformation de l’église Saint-Nicolas en Agone, accordée par la bulle «Dum ad sacram» du Pape Grégoire XV aux Lorrains en une nouvelle église, baptisée Saint-Nicolas-des-Lorrains. Cette église se situe à proximité de la Piazza Navona.

Commencés en 1635, sous la direction de l’architecte toulois François Desjardins, les travaux se poursuivent jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. L’église s’organise autour d’une grande nef rectangulaire, couverte d’une voûte en berceau à lunette au niveau des fenêtres sur laquelle donnent deux chapelles, formant un faux transept surmonté d’une coupole. Entièrement revêtue de travertin, la façade, de 1636, est partagée en trois par deux ordres de pilastres surmontés de chapiteaux entre lesquels s’ouvrent un portail à fronton triangulaire et, au-dessus, une baie couronnée d’un fronton cintré, encadrés de deux niches voûtées.

De nombreux artistes lorrains contribuèrent à son ornementation mais seules deux toiles réalisées par Nicolas de Bar subsistent actuellement. À partir du XVIIIe siècle, les commandes de travaux et décors furent assurés par des artistes italiens, dont le célèbre Corrado Giaquinto.

Après la Révolution française, l’église passe, à l’instar de toutes les autres fondations religieuses appartenant à la France, sous administration des Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette. Toujours possession des «Pieux», Saint-Nicolas-des-Lorrains, comme les quatre autres établisse- ments religieux à Rome, est placée sous la tutelle du ministère français des Affaires étrangères.

En restauration depuis 1992, Saint-Nicolas-des-Lorrains retrouve peu à peu son éclat d’antan. Afin de financer les travaux de restauration et d’aménagement intérieur, les Pieux Établissements sont contraints de rechercher depuis 1996 des subventions publiques ainsi que du mécénat pour 50% des travaux.

La maîtrise d’œuvre est assurée par l’architecte en Chef des Monuments Historiques à Lyon, la maîtrise d’ouvrage par le Service des Travaux des Bâtiments en Italie.