Cette nomination, rendue publique jeudi 12 mai, clôt quinze mois de blocage entre la France et le Saint-Siège depuis le départ de son prédécesseur Bruno Joubert et le rejet de la candidature de Laurent Stefanini.
Chers Membres, Chers Amis de L’Association des Amis de Saint Nicolas des Lorrains de Rome,
En partenariat avec Monsieur Adolfo BARATTOLO, Consul Général d’Italie à Metz
et
Madame Maria TRIACCA-SARNELLI, présidente – fondatrice de la Société Dante Alighieri de Metz
L’Association des Amis de Saint Nicolas des Lorrains de Rome vous propose le Vendredi 16 juin 2017 :
1 °/ de 15h à 17h à la Librairie HISLER-EVEN
une Rencontre avec le Professeur Jean-Yves Frétigné
pour la présentation et dédicace de ses livres
- » La France et l’Italie – Histoire de deux nations sœurs « ( Ed. Armand Colin )
- » Le Palais Farnese / Il Palazzo Farnèse
Ambassade de France en Italie / Ambasciata di Francia in Italia »
Jean-Yves Frétigné, Carolina Vincenti
Editions internationales du patrimoine, Paris, décembre 2016
ISBN : 979-10-90756-21-2
2°/ une Conférence à 18h 30 au Consulat Général d’Italie à Metz
» Il Farnese, un palais romain au cœur des relations entre la France et l’Italie de 1871 à nos jours «
Après avoir connu des relations complexes, faites d’estime et de rivalité, jusqu’à la Grande Guerre, les deux sœurs latines développent des rapports conflictuels à l’époque fasciste et durant la Seconde guerre mondiale.
Depuis 1947, si les deux peuples s’interpénètrent toujours davantage, les deux États, qui ne partagent pas une même conception de l’Europe, connaissent des périodes de rapprochement et des périodes de tensions.
Le Professeur Jean- Yves FRETIGNE se propose de vous présenter les grands enjeux de cette histoire mal connue en centrant son regard sur le Palais Farnèse.
Jean-Yves Frétigné est maître de conférences à Université de Rouen, agrégé d’histoire, docteur en histoire contemporaine (IEP-Paris) et ancien Membre de l’Ecole française de Rome. Président du Groupe français des historiens du Risorgimento
Il est spécialiste de l’histoire italienne , de la pensée et des idées politiques en France et en Italie.
Avec mes meilleures salutations,
Gabriel Villeroy de Galhau, président
Le Palais Farnese
Publié le 20 février 2017 par Laura Fournier-Finocchiaro
Le Palais Farnese / Il Palazzo Farnese
Ambassade de France en Italie / Ambasciata di Francia in Italia
Jean-Yves Frétigné, Carolina Vincenti
Editions internationales du patrimoine, Paris, décembre 2016
ISBN : 979-10-90756-21-2
306 pages, 79€
Préface:
En 1874, Rome, ville éternelle, était depuis peu la capitale d’un État beaucoup plus jeune qu’elle. C’est à cette date qu’Emmanuel de Noailles, nommé ambassadeur de France en Italie, s’installa au palais Farnèse devenu ainsi le siège de l’ambassade, et qui accueillera également l’École française de Rome. Noailles n’était cependant pas le premier Français à en avoir goûté la beauté, le palais ayant déjà, plus tôt dans l’Histoire, logé nombre d’ambassadeurs du roi de France auprès du souverain pontife. Les envoyés d’Henri II, de Louis XIII, de Louis XIV, eurent ainsi l’honneur de travailler, entre deux courbes du Tibre, dans ce joyau emblématique de la Renaissance et dont Stendhal louera après eux la « majesté farouche ». Depuis plus de 140 ans, la République française y a sa représentation en Italie.
Né du génie d’artistes glorieux, né également des rêves de magni-ficence de celui qui deviendrait Paul III, Alessandro Farnèse, ce palais est ainsi lié à l’histoire de la France, ou plutôt : l’histoire de la France lui est liée. Lui rendre hommage, et par là exprimer notre reconnaissance envers l’Italie, est l’intention de cet ouvrage.
Le palais Farnèse appartient à l’Italie et il occupe une place de choix dans le cœur des Italiens. De même, l’hôtel de La Rochefoucauld-Doudeauville, qui abrite l’ambassade d’Italie à Paris, appartient à la France : c’est en vertu de la réciprocité de baux emphytéotiques que nos deux pays bénéficient de demeures historiques pour leurs représentations diplomatiques.
La plus belle des ambassades sises à Rome ? On le dit, mais quoi qu’il en soit je reste certaine, à l’instar de mes prédécesseurs, qu’avoir la responsabilité de protéger et de faire vivre ce patrimoine exceptionnel est un honneur — et j’ai eu celui de mener à son terme en 2015 la magnifique restauration de la célèbre Galerie des Carrache.
Quatre siècles après la réalisation des fresques lumineuses de la galerie par les frères Carrache, cinq siècles après la reconstruction du palais acquis par Alessandro Farnese, nous voici encore éblouis devant cet édifice, raffiné et imposant à la fois — expression de l’idéal de la Renaissance. Sangallo, puis l’immense Michel-Ange, Giacomo della Porta et Vignola ont élevé le Farnèse, ils sont la preuve, s’il en était besoin, que les architectes sont des artistes majeurs. Daniele da Volterra, les frères Zuccari, les frères Carrache déjà nommés, Salviati, le Dominiquin… on pourrait continuer la liste des artistes qui ont contribué à faire du Farnèse celui que l’on connaît encore aujourd’hui. Aussi nombreux et divers furent-ils, ces architectes et peintres œuvrant à la construction et à l’aménagement du palais au long des années lui ont donné son style et sa cohérence reconnus par-delà les époques. « Il semble jeté au moule, tant il est uni ; c’est un dé », écrivait Montesquieu.
De la Renaissance au Risorgimento, du Risorgimento à aujourd’hui et pour longtemps encore : le Farnèse symbolise l’esprit de fraternité qui unit les deux peuples italien et français.
Au-delà de la magnificence architecturale qui le caractérise, il incarne en effet le lien entre deux pays, la France et l’Italie, qui entretiennent depuis si longtemps des relations d’amitié riches, construites sur des liens anciens. Liens tissés par l’histoire tant il est vrai qu’au fil des siècles, nos peuples et nos cultures se sont bien souvent définis et construits l’un par rapport à l’autre, l’un à travers l’autre. Liens profonds, car les deux pays sont l’un comme l’autre héritiers de la civilisation latine, et la passion italienne en France comme la passion française en Italie ont profondément influencé nos modes de vie et de pensée.
C’est pour honorer et sans cesse renforcer ces liens qu’il est de notre devoir d’animer le palais et de lui donner vie. C’est par exemple dans cet esprit qu’a été conçue hier l’exposition « Palais Farnèse : de la Renaissance à l’Ambassade de France » en 2010- 2011 qui marqua le public italien avec le retour momentané des collections de la famille Farnèse en leur palais. C’est cette même logique qui a été adoptée pour Design@Farnèse, organisé durant tout l’été 2016, permettant aux designers français contemporains de montrer l’expression de leur créativité, et faisant par là même du palais un symbole d’un mariage réussi entre le patrimoine et la création. Il est aussi ouvert aux visites neuf fois par semaine. Le palais Farnèse, lieu historique d’exception, est un lieu vivant.
Il est enfin et surtout pour notre pays un outil de travail à nul autre pareil, qui lui permet d’être au centre de la vie politique, économique, diplomatique et culturelle à Rome et dans toute l’Italie. Il contribue ainsi au rayonnement de la France et au développement de relations bilatérales denses au service d’une Europe en paix et solidaire.
Ce beau livre est une première découverte du monument qui nous a été confié ; dans l’espoir que ses lecteurs feront le pas de venir le visiter et avec la certitude qu’ils en deviendront, s’ils ne le sont pas déjà, ses admirateurs voire ses amoureux.
Catherine Colonna
Ambassadrice de France en Italie